Maître de Sagesse : Baal Shem Tov, servir Dieu comme un volcan.

Fondateur du Hassidisme, le Baal Shem Tov a apporté la joie, la poésie et la danse mystique au cœur de la communauté juive. Israël, fils d’Eliezer, appelé plus tard le Baal Shem Tov, « Maître du Nom », serait né en 1698 à Okop, petit village d’Ukraine, de parents pauvres et pieux, morts trop tôt, laissant le petit orphelin aux soins de la communauté. Mais en réalité, il n’existe aucun élément biographique avéré à son sujet. Il semble avoir voulu s’effacer lui-même pour que l’histoire ne garde que son message : Dieu est joie. Seules, la prière joyeuse, sincère et humble, la danse et la ferveur dans l’étude peuvent nous rapprocher de Dieu. Il (Dieu) est en tout et tout vient de Lui. Le Baal Shem Tov est venu apporter un souffle d’espoir montrant que chacun pouvait atteindre Dieu par une foi totale. « Le cocher qui embrasse les rouleaux sacrés de la Torah plaît davantage à Dieu que les anges qui le loue et ne font que ça. » disait-il. Pourtant son enseignement est initialement très mal accueilli par les rabbins de sa communauté. Après 7 ans de solitude et de pauvreté, il reçu l’ordre (du Divin ? des rabbins ?) de se révéler. L’un de ses disciples réveillé en pleine nuit par une lumière aveuglante, persuadé qu’il s’agit d’un incendie se lève d’un seul bond pour s’aperçoit qu’il s’agit d’une lueur blanche qui entoure le Baal Shem Tov, emplit toute la maison et va rayonner jusque hors du foyer. Bouleversé par une telle incandescence l’homme perd connaissance. Lorsqu’il sort de sa léthargie, le Baal Shem Tov lui dit : « On ne regarde pas ce qui ne vous est pas accordé. ». Subjugués par son rayonnement et les miracles qui se seraient manifestés à travers lui, les disciples sont incapables d’apporter des renseignements précis sur la vie du Baal Shem Tov. Seules, la prière, la poésie ou la danse survivent à son contact. Il est énormément décrié par les rabbins, furieux de voir cet homme simplifier à ce point l’enseignement sacré par le rendre accessible à tous. Mais beaucoup finissent par s’incliner, fascinés par sa bienveillance, son bon sens et sa joie de vivre. Le Besht (acronyme du Baal Shem Tov) enseigne que pour que l’âme vibre, il faut la libérer. Trop étouffée par les contraintes, elle se recroqueville. L’histoire de nombreux miracles se répand de village en village. Le Baal Shem Tov se contente d’accomplir sa mission auprès des hommes au service de Dieu, souffrant d’être mis en lumière : « Tout ce que je sais, je l’ai appris autrefois, assis au dernier rang, près de l’âtre, loin des regards ; maintenant me voilà assis à la place d’honneur et je ne comprends pas. » Il n’était pas sur terre pour comprendre mais pour répandre la joie, la prière et la danse mystique. Sa présence, sa légende aidait à vivre. Au moment de mourir en 1760, entouré de ses deux enfants, ainsi que de ses disciples, le Baal Shem Tov demande : « Pourquoi pleurez-vous ? Je sors par une porte pour entrer par une autre. ». Son fils raconte qu’après la mort de son père, il vit la forme d’un volcan embrasé. Quand il lui demanda pourquoi il lui apparaissait sous cette forme, le Besht lui répondit : « C’est ainsi que je servis Dieu ». *** Quelques citations : « Dieu demande le cœur » « Il existe une faute dont les textes ne font pas un interdit mais qui peut rabaisser l’homme jusqu’au plus bas degré, c’est la tristesse. » « Hélas, hélas, le monde est tout plein de mystères grandioses et de lumières formidables, que l’homme se cache à soi-même avec sa petite main. » « L’homme qui se regarde ne peut que sombrer dans la mélancolie, mais dès qu’il ouvre les yeux sur la création autour de lui, il connaîtra la joie. » *** A lire : Célébrations Hassidiques, Portraits et légendes – Elie Wiesel (Seuil – 1972) Petites étincelles de sagesse juive – Victor Malka (Albin Michel – 2005) Qu’est-ce que le Hassidisme ? Haïm Nisenbaum (Points – 1997) *** D'après un article signé Blanche de Richemond (Le Monde des religions - Hors-série n°29)